Nous vous proposons ici de découvrir des ressources (interviews, publications, etc.) autour du thème de l’exposition C’est demain que nous partons. Lettres d’internés, du Vel d’Hiv à Auschwitz

 

 

 

Catalogue de l’exposition

« C’est demain que nous partons. Lettres d’internés, du Vel d’Hiv à Auschwitz »

 

 

 

56 pages 

Prix : 13 euros

 

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Cinq questions à Karen Taieb et Tal Bruttmann, commissaires de l’exposition

En quoi ces lettres sont-elles des sources indispensables à la compréhension du quotidien dans les camps, de l’incompréhension ou de l’incertitude, de l’espoir ou de la peur avant la déportation ?

Ces lettres sont le témoignage sur le vif de la réalité vécue par les personnes arrêtées, internées, avec pour seul filtre les précautions que l’on prend quand on s’adresse aux gens qui nous sont chers, pour ne pas les blesser, les inquiéter davantage. Leur contenu est parfois très pragmatique, terre à terre, avec des conseils sur la conduite à tenir, ou des demandes d’approvisionnement en tout genre. Parfois, elles sont pleines de réflexion sur le passé ou sur l’avenir, sur la foi ou les rapports entre les êtres humains. Chaque courrier est un instantané, pris sur le vif, qui renseigne précisément sur ce que les déportés savaient de la « destination inconnue » où on les envoyait.

Pensez-vous qu’elles constitueront les « témoignages » après la disparition inévitable des témoins ?

Leur conservation est indispensable pour rappeler l’histoire et la mémoire des personnes qui les ont écrites, elles sont la voix des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont disparu dans la Shoah. Mais elles sont aussi de véritables documents d’archives nécessaires aux historiens pour écrire l’histoire.

Quelles solutions trouvaient les déportés pour se procurer papier et crayon, denrées rares dans les camps ?

Tous les moyens sont bons. Plusieurs courriers font état de demande de papier et d’encre à ajouter dans la composition des colis. L’entraide, la débrouille sont au cœur du système. Mais parfois c’est un véritable commerce clandestin qui se met en place, les timbres, le papier et le passage des lettres clandestines se font au marché noir.

Comment êtes-vous parvenus à retrouver à quel convoi appartenait chacune des lettres ?

La majorité des lettres nous ont été confiées par les familles des déportés. À partir du moment où nous avons le nom de celui qui écrit, il est malheureusement facile de retrouver le convoi par lequel il a été déporté, puisque tous les Juifs déportés de France sont aujourd’hui identifiés, leur noms gravés sur le Mur des Noms. Mais il arrive que des lettres soient trouvées seulement signées d’un prénom ou d’un surnom et, dans ce cas, identifier l’auteur est bien plus difficile. Dans l’exposition seront présentées quelques lettres dont nous n’avons pu identifier les auteurs. Peut-être que des visiteurs seront en mesure de nous aider à les identifier.

A quelle fin les enfants et petits-enfants des auteurs de ces lettres vous confient-ils ces trésors familiaux, derniers souvenirs de leurs parents ?

Ces dernières années, les archives privées ont été de plus en plus mises en avant, utilisées notamment par les historiens qui, quand ils se livrent à de la micro-histoire, vont s’appuyer sur ces documents. Il y a donc une prise de conscience de la part des familles que ces papiers, ces photos, ces objets qui sont leur patrimoine familial, sont aussi des documents historiques dont l’intérêt dépasse le strict cercle de la famille. C’est aussi l’aboutissement d’un long travail de persuasion que nous menons auprès des enfants et petits-enfants de déportés, de les assurer que nous saurons nous monter dignes de conserver ces bouts de papier qui sont pour eux, comme pour nous, d’une valeur inestimable. Les conditions de conservation sont également un argument fort qui pèse quant au choix de nous confier les pièces originales plutôt que des copies. Et, enfin, le fait que nous nous attachons, au quotidien, à rappeler le souvenir des disparus par la présentation de ces documents de mille et une façons et dont cette exposition est le parfait exemple. Tous les donateurs de documents que nous avons contactés pour les prévenir de l’utilisation de leur lettre ont donné leur accord sans réserve. Notre seul regret, ne pas avoir pu en présenter davantage.

Bibliographie

Découvrez la bibliographie sur l’exposition C’est demain que nous partons. Lettres d’internés, du Vel d’Hiv à Auschwitz, par Karen Taieb.

 

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